Alors qu’approchent les « dix dernières nuits du Ramadan », qui marquent un afflux particulièrement important de fidèles dans les mosquées, La Croix International a interrogé des imams et fidèles de la capitale togolaise sur la perception, au sein de ces édifices religieux, du handicap.

Contexte
Le Togo compte entre 14 % et 20 % de musulmans (sur 8 millions d’habitants), avec un Ramadan débuté le 1ᵉʳ mars 2025. Les personnes handicapées représentent 11 % de la population, mais leur inclusion dans les mosquées reste limitée.
Défis principaux
Inaccessibilité physique :
Absence de rampes d’accès, de salles d’eau adaptées et de places réservées pour les personnes handicapées moteurs, âgées ou malades.
Lieux de culte non conformes aux normes d’accessibilité, malgré des efforts gouvernementaux récents (ex. : rampes dans les bâtiments publics).
Absence de dispositifs d’accompagnement :
Pas d’interprètes en langue des signes pour les sourds ou de supports adaptés pour les malvoyants lors des prêches.
Enjeux religieux et sociaux
Le Ramadan, pilier de l’islam, est un moment de prière, de charité et de solidarité. L’exclusion des fidèles handicapés contredit ces valeurs, selon des cadres musulmans comme l’imam Agodomou Allassane.
Solutions proposées
Infrastructures adaptées : Création de rampes, toilettes accessibles et places réservées dans les mosquées.
Sensibilisation et formation : Campagnes auprès des imams, prédicateurs et croyants pour intégrer l’inclusion dans les prédications.
Engagement des financeurs : Incitation des donateurs à inclure des critères d’accessibilité dans les projets de construction.
Perspectives
Des projets comme AVANCE-Togo (2024-2027), financé par l’USAID, visent à améliorer l’inclusion des personnes handicapées, notamment via l’accessibilité des infrastructures publiques. Une synergie entre acteurs religieux, gouvernementaux et associatifs est jugée cruciale.